On aime tous manger, et bien manger. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que ce blog nous rassemble!
Mais connaissons-nous les règles de bonnes manières à adopter, de préférence bien sûr, lors d’un repas ?
En Algérie, ces règles se perpétuent de mère en fille, voire de grand-mère à fille et petite-fille, tellement elles sont considérées comme importantes.
Il y a plusieurs moments distincts :
-Pendant la préparation du repas, il faut savoir que la femme (ou l’homme) ne doit jamais commencer avant de s’être lavé les mains.
C’est la base me direz-vous, mais ce n’est pas évident pour tout le monde.
Lorsque l’on prépare sa viande ou ses légumes, ses herbes, on les lave également à grande eau. Parfois avec du vinaigre, notamment pour les légumes traités aux insecticides.
Par ailleurs, on s’attache les cheveux, et si on peut, on les noue sous un foulard ou un bandana. C’est une règle très connue chez nous, où nous avons souvent de longues chevelures bien fournies. La pire humiliation pour une femme serait qu’un de ses convives retrouve un cheveu dans son plat!
Autre règle, et non des moindres, c’est lorsque l’on goûte à notre préparation, on ne remet jamais la cuillère dans le plat.
C’est comme cela car on met l’invité à un tel honneur, on ne veut pas lui faire cette offense.
Cela m’a toujours frappée de voir dans les émission culinaires, des grands chefs français tremper 4, 5, 10 fois la même cuillère dans le plat pour le goûter, puis l’envoyer en salle.
Visiblement, les traditions ne sont pas les mêmes d’une rive à l’autre de la Méditerranée!
Ma mère nous l’a toujours enseigné, même si pour nos enfants ou notre conjoint cela ne pose aucun problème.
Parmi les pires erreurs d’une cuisinière, ma mère nous a toujours interdit catégoriquement l’usage du mouchoir en cuisine!! vous en riez? et pourtant! c’est apparemment une question de vie ou de mort, on ne se mouche jamais en cuisine.. Et on veille bien sûr toujours à se relaver les mains après..
-Pendant le repas, on sert généralement un grand plat pour toute la famille, que l’on pose au centre. Même si cela se perd, il reste encore beaucoup de familles qui gardent cette tradition, notamment pour les plats traditionnels.
Lorsque c’est le cas, on mange toujours devant soi, pas question de faire le tour de l’assiette de façon anarchique.
On mange par petites bouchées, à un rythme raisonnable. On finit lorsque l’on est arrivé au centre de l’assiette.
C’est une très belle tradition que j’aime beaucoup, et qui puise sa source dans la sunna, la tradition prophétique.
Pas question non plus de boire à même la bouteille, outre l’hygiène, il s’agit là d’une recommandation prophétique, qui garde tout son sens à notre époque.
Contrairement à la bourgeoisie française qui impose de se taire à table, chez nous, on parle à table. Il est même recommandé de partager pleinement ce moment et d’en profiter pour écouter ce que chacun a fait, a envie de raconter, c’est un moment convivial où la famille se retrouve.
C’est dommage qu’à notre époque beaucoup mange devant la télévision, la communication ne peut qu’en être réduite voire disparaître complètement.
Parler à table permet aussi de ne pas faire attention à la mastication de ses voisins.
Et oui, car beaucoup trouve insupportable d’entendre les bouchées bruyantes autour de la table, et cela fait partie des bonnes manières que d’éviter de faire des démonstrations bruyantes en mangeant.
Mais, tout autant, on doit rester patient et tolérant. C’est pourquoi, discuter et échanger permet de l’éviter.
On respecte la personne qui a cuisiné, donc on ne critique jamais le plat. C’est un manque de respect, et une ingratitude quand on sait le temps que prend la cuisine.
Par ailleurs, on s’ouvre de préférence aux nouvelles saveurs, et on essaie de ne pas s’offusquer à la moindre nouveauté un peu déstabilisante.
Un peu de sel en plus ou en moins, un plat qui a tiédi etc, n’ont jamais été rédhibitoires, et il est important de ne pas vexer la cuisinière en lui rappelant à quel point elle est timide sur le sel…
On préférera proposer des idées pour améliorer la cuisson ou la saveur, en douceur et avec le sourire s’il vous plaît!
-Quand le repas est terminé, on remercie sa maman, son épouse, ou son époux même, son hôte, pour le repas, et on fait l’éloge de ce qu’on a particulièrement apprécié.
Le quotidien est assez difficile pour chacun, alors ne soyons pas avare de compliments quand c’est possible.
On prendra la peine de débarrasser, lorsque l’on est chez soi ou chez des amis proches, et surtout on ne gaspille pas.
Ce qui peut être récupéré pour le lendemain ne doit pas finir à la poubelle.
Lorsque j’étais enfant et que mes parents recevaient quelqu’un, ils ne servaient jamais ce que celui-ci avait ramené car cela était considéré comme peu respectueux pour eux.
Il fallait leur servir uniquement de ce que nous avions préparé de nos mains.
Aujourd’hui, cette manière de faire a complètement disparu et les desserts apportés par les invités se retrouvent constamment sur la table en fin de repas, pour que chacun y goûte.
Comme quoi, les bonnes manières évoluent avec le temps!
Il y a une tradition qui se propage de plus en plus, c’est de proposer aux invités d’emporter avec lui du plat, s’il en reste.
Bien souvent, ils diront oui, car c’est une façon de montrer à la cuisinière qu’elle a vraiment réussi son repas et pour l’hôte une façon d’honorer une seconde fois son invité.
Voici globalement un aperçu des traditions autour du repas telles qu’on les trouve en Algérie.
Cette liste n’est pas complète et vous avez sûrement, vous aussi, plein de choses à nous dire à ce sujet quel que soit votre pays d’origine !!
Alors, à vos claviers!
9 réponses
J’avais pas vu ton article. Pour servir ou non c’est simple si c’st une amie proche et te dit écoutes c’est moi qui apporte le sucré le dessert hadhi wadha il faut poser ce qu’elle a apporté mais moi jai quand meme fait un truc en plus que je pose aussi. Si je connais pas mon invité je ne pose pas ce qu’ils ont ramenés sauf s’ils me font comprendre qu’ill faut poser. lol je sais pas si mes phrases sont claires.
En bref merci chatra Allahi barak
oui c’est très clair ma chère, moi ça m’intéresse toujours de connaitres les bonnes manières des autres 😉
l’article est écrit par najat , une amie passionnée de cuisine et de l’histoire de la gastronomie algérienne,
bisous
Merci Sherazade tu as vraiment tout dit comme l’a mentionné Amina.
Concernant les desserts apportés par les invités, chez moi on ne le sert pas tout le temps et justement, parfois on ne sait pas s’il faut le servir ou non?!
Moi aussi ma Maman m’a toujours appris à servir ce que l’on a fait et non ce que les invités apportent… Mais de nos jours, comme tu l’as dit, cela a changé et on ne sait pas comment s’y prendre.
Les invités peuvent penser autre chose et ne pas comprendre pourquoi on ne sert pas leurs desserts…
Chère Kheira, tu as raison, parfois on ne sait plus, mais comme toi nous ne servions pas le dessert apporté par les invités, mais au final cela a changé, et crois-moi tout le monde est content comme cela, car parfois nos invités ont aussi envie de goûter ce qu’ils ont amené, et nous voir apprécier ! par contre, ce qui est sûr, c’est qu’on doit toujours avoir préparé un dessert également, et le servir avec, c’est cela que ma mère m’a enseigné!
Salam aleikoum,
Merci pour ce bel article que chaque cuisinière devrait lire à titre de rappel.
Alik salam
tout à fait! c’est important de les transmettre, car elles partent d’un vécu de nos ancêtres, qui savaient parfaitement ce qu’il fallait faire à tout instant, et surtout dans une cuisine ou autour de la table! merci à nos mamans!!
merci sherazed pour tous ces compliment c’est vrais on espert les transmetre a nos enfants barak allah fik meme a l’etrange vous tenez a vos coutume merci ma chére
je crois que tu as tous dis ma tres chere sherazed enfin le principal. faire le rapel dans notre religion est un tresor sacrée merci
Merci pour toutes ces bonnes manières.