Sherazade Laoudedj

La cuisine algérienne, entre rustique et raffinée

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On parle souvent de la cuisine algérienne en la qualifiant de peu raffinée, de rustique.
C’est une façon de la reléguer au rang de cuisine secondaire, ne pouvant prétendre aux grandes tables.

La cuisine algérienne, en réalité, est aussi rustique qu’elle est raffinée, car il n’y a pas une seule cuisine algérienne, mais plusieurs.

Loin de la connaître, ceux qui en parlent, en bien ou moins bien, sont souvent des personnes qui n’en ont goûté qu’une infime partie, et surtout peu de variétés régionales.

L’Algérie, un pays grand comme quatre fois la France, ayant la Méditerranée à son nord, l’Afrique en son sud, l’Orient à l’est, aurait une seule et même déclinaison culinaire ?
On lit parfois même, comble de l’ignorance, que l’Algérie a puisé en Tunisie et au Maroc sa cuisine, n’ayant aucune identité propre!

Je laisse ces considérations puériles et sans fondement, visant uniquement la division maghrébine, pour vous en apprendre bien plus aujourd’hui, sur cette cuisine.

La géographie de ce pays nous propose à la fois des villes (l’Algérie est considéré comme un pays citadin, tout comme la Tunisie, alors que d’autres pays sont dit ruraux, ce sont des qualifications purement sociologiques sans aucun jugement de valeurs), des campagnes, du désert, des montagnes etc.

Chaque région rurale, disons les régions montagneuses et l’arrière pays, a développé une cuisine dite rurale, pour faire face aux conditions de vie difficiles, aux rudes hivers, aux durs labeurs.
Cette cuisine est copieuse, à base de légumineuses, de semoule travaillée de diverses manières, de viande parfois, et les produits issus de la terre ou de l’élevage sont naturellement privilégiés.

Plus proches des villes, et au sein même des métropoles que sont Alger, Constantine, Tlemcen, Annaba, Oran, Jijel etc, s’est developpée une cuisine plus légère, utilisant des produits dits nobles, on y retrouve la pastilla au pigeon, au poulet, la Rechta, la sfiriya.
On y retrouve les tajines sucrés/salés très nombreux et variés, les viandes marinées aux épices et condiments, les nombreux desserts tels que la palouza, le mhalbi, les pâtes de fruits, les pâtisseries si réputées.
Cette cuisine, propre à ce pays, a eu la merveilleuse chance de proposer un même plat en de multiples variantes régionales et ici on ajoutera un condiment, ici on ajoutera un fruit de production locale, ici on supprimera tel autre ingrédient.
Ceci donne pour chaque recette une variante. Ainsi, par exemple, on ne cuisine pas le tajine de pruneaux amandes de la même manière à Oran, Annaba, ou Tlemcen, et le tajine lahlou.
C’est à dire, le tajine sucré salé sera à Tizi-Ouzou décliné avec des fruits différents de celui de Alger.

Cette belle variété n’est pas encore mise en valeur, car le régionalisme et le manque de relais institutionnels, médiatiques, culturels, internes et étrangers, n’ont pas permis ces découvertes.

Mais, il reste une trace qui m’est si chère, celle d’une part de nos femmes qui se transmettent ce patrimoine de mère en fille ou de grand-mère à petite-fille ou petit-fils, et aussi, par le biais des ouvrages culinaires, que nous gardons jalousement dans nos bibliothèques, qui depuis le début du 20ème siècle, ont laissé une empreinte indélébile de ce qu’est la cuisine algérienne traditionnelle.

Une place dans la gastronomie est à prendre, nous avons des chefs talentueux, des femmes et hommes passionnés par ces saveurs et ces recettes, qui ne demandent qu’à vous les faire connaître.
Chacun d’entre vous doit en être l’ambassadeur à son échelle.
Faites connaître notre cuisine, le rustique comme le raffiné, nous n’avons à rougir de rien.
Le Maghreb saura trouver une belle place, la place du Maroc est en cours, celle de l’Algérie et la Tunisie suivront très vite inshaa’a Allah !

 

couscous berbère
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33 réponses

  1. rendons à césar ce qui appartient à césar! oui il faut remettre les pendules à l’heure ,beaucoup de recettes que certains prétendent qu’elles sont marocaines , la liste serait trop longue à citer
    alors qu’elles sont Algériennes! surtout en patisserie !!!

    la cuisine c’est ça voyage beaucoup, il ne faut non plus exagérer en prétendant que la cuisine Algérienne manque de raffinement et de gastronomie !. la cuisine de certaines régions du Maroc sont à tomber ! j’adore….

    1. quand on parle de la cuisine algérienne, on ne dénigre en aucun cas les autres cuisines, bien au contraire , j’aime la cuisine marocaine, tunisienne, indienne italienne, chaque cuisine a son charme. On souhaite juste rendre à la cuisine algérienne le mérite qu’il lui revient de droit. C’est une cuisine millionnaire qui a été influencé par pas mal d’autres cuisines ce qui fait sa particularité et sa richesse.
      Voilà chère Malika, comme tu le dis si bien rendant à césar ce qui appartient à césar
      au plaisir de te relire,
      salam

  2. Merci de mettre la cuisine algérienne à l honneur. A croire que nous ne savons pas cuisine .des qu on parle de recette c est marocain .

  3. Merci de remettre les pendules à l heure . Il est vrai que la cuisine Algérienne n est jamais reconnu , on entend parle que de la cuisine marocaine qui est mise en avant . A croire que nous n avont aucun savoir

  4. Larticle et bien riche moi jaime et j’aimerai connaître tout sur la cuisine algérienne c’est magnifique ce que ont laisser nos racine ces un trésor pour ce qui aime bonne chance

    1. merci Géraldine Poirot, il se trouve que la cuisine algérienne est très très peu connu, on en parle peu dans les médias, voir pas du tout. Elle est méconnue par les algériens aux mêmes, vue la grade superficie de l’Algérie. On espère mettre un peu de lumière sur cette cuisine si riche et variée et qui a beaucoup à ajouter à la richesse de la cuisine mondiale. Merci pour ton commentaire

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